Installé à Paris depuis 3 ans, Antonin Artaud essaie très rapidement de se faire publier. Il présente ses poèmes à la Nouvelle Revue Française, mais Jacques Rivière les refuse. Le directeur de la N.R.F. écrit le 1er mai 1923 : "Je regrette de ne pouvoir publier vos poèmes dans la Nouvelle Revue Française. Mais j'y ai pris assez d'intérêt pour désirer faire la connaissance de leur auteur".
Artaud a aussi contacté la galerie Simon de Daniel-Henry Kahnweiler. Ses poèmes sont retenus et un premier recueil, Tric Trac du ciel, paraît la même année, portant (ironie du sort) un achevé d'imprimé du 4 mai, soit trois jours après la lettre de refus de Jacques Rivière. Artaud n'entreprend pas moins une correspondance avec le directeur de la N.R.F. pour préciser sa démarche. Il écrit le 5 juin 1923 :
« Je souffre d’une effroyable maladie de l’esprit. Ma pensée m’abandonne à tous les degrés. Depuis le fait simple de la pensée jusqu’au fait extérieur de sa matérialisation dans les mots. Mots, formes de phrases, directions intérieures de la pensée, réactions simples de l’esprit, je suis à la poursuite constante de mon être intellectuel. Lors donc que je peux saisir une forme, si imparfaite soit-elle, je la fixe, dans la crainte de perdre toute la pensée. Je suis au-dessous de moi-même, je le sais, j’en souffre, mais j’y consens dans la peur de ne pas mourir tout à fait. Tout ceci qui est très mal dit risque d’introduire une redoutable équivoque dans votre jugement sur moi. C’est pourquoi par égard pour le sentiment central qui me dicte mes poèmes et pour les images ou tournures fortes que j’ai pu trouver, je propose malgré tout ces poèmes à l’existence."
Jacques Rivière , en septembre 1924, publiera les lettres échangées avec Artaud qui exprime avec maîtrise et lucidité la nécessité d'exister littérairement.
Artaud a aussi contacté la galerie Simon de Daniel-Henry Kahnweiler. Ses poèmes sont retenus et un premier recueil, Tric Trac du ciel, paraît la même année, portant (ironie du sort) un achevé d'imprimé du 4 mai, soit trois jours après la lettre de refus de Jacques Rivière. Artaud n'entreprend pas moins une correspondance avec le directeur de la N.R.F. pour préciser sa démarche. Il écrit le 5 juin 1923 :
« Je souffre d’une effroyable maladie de l’esprit. Ma pensée m’abandonne à tous les degrés. Depuis le fait simple de la pensée jusqu’au fait extérieur de sa matérialisation dans les mots. Mots, formes de phrases, directions intérieures de la pensée, réactions simples de l’esprit, je suis à la poursuite constante de mon être intellectuel. Lors donc que je peux saisir une forme, si imparfaite soit-elle, je la fixe, dans la crainte de perdre toute la pensée. Je suis au-dessous de moi-même, je le sais, j’en souffre, mais j’y consens dans la peur de ne pas mourir tout à fait. Tout ceci qui est très mal dit risque d’introduire une redoutable équivoque dans votre jugement sur moi. C’est pourquoi par égard pour le sentiment central qui me dicte mes poèmes et pour les images ou tournures fortes que j’ai pu trouver, je propose malgré tout ces poèmes à l’existence."
Jacques Rivière , en septembre 1924, publiera les lettres échangées avec Artaud qui exprime avec maîtrise et lucidité la nécessité d'exister littérairement.
Actuellement, la librairie Loliée propose :
- Tric trac du Ciel. Illustré de gravures sur bois par Elie Lascaux. Paris, Galerie Simon, 1923, plaquette in-8, brochée. Edition originale du premier livre d’Artaud, ornée de 4 bois originaux d’Elie Lascaux. Tirage à 112 exemplaires. Un des 100 exemplaires sur Arches, signé par l’auteur et l’artiste à la justification.