31 mars 2010

Salammbô illustrée par Rochegrosse

Georges-Antoine Rochegrosse (1859-1938) grandit dans un milieu artiste et lettré. Sa mère, veuve, s'est remariée au poète Théodore de Banville alors en pleine renommée.
Dans l'appartement familial, le jeune Rochegrosse croise l'élite intellectuelle de l'époque :
Théophile Gautier, Charles Baudelaire et les Parnassiens dont Banville est un des chefs de file. Dès l'enfance, il aime à dessiner et ses croquis sont soumis aux amis de passage. Gustave Flaubert, charmé par un ensemble de vues de Carthage, lui dit d'ailleurs :
- Dès que tu auras du talent, je te ferai commander les illustrations de Salammbô.

Cette remarque en forme de boutade se réalise pourtant 25 ans plus tard lorsque l'éditeur Ferroud demande à Rochegrosse, désormais établi et reconnu, d'illustrer Salammbô. C'est à Barbizon, village des pré-impressionnistes, que le peintre accomplit son œuvre, soutenu par ses amis, notamment l'actrice Berthe Bady qui l'aide à réaliser un plan en relief de Carthage, inspiré de la description faite par Flaubert en début de roman. Pour donner vie à Salammbô, Rochegrosse s'inspire du buste de la Dame d'Elche, découvert en 1897. A la manière orientaliste, Rochegrosse travaille avec détail le charme de la couleur locale et met en valeur ce que le roman contient d'exotisme extra-européen.
(Source : Georges Rochegrosse, sa vie, son œuvre par J. Valmy-Baysse - Paris, F. Juven, 1910)

Actuellement, la librairie Loliée propose :
  • Rochegrosse (Georges) - Flaubert (Gustave). Salammbô. Compositions de Georges Rochegrosse, gravées à l’eau-forte par Champollion. Préface de Léon Hennique. Paris, Ferroud, 1900, 2 volumes grand in-8, superbe reliure de Gruel en plein maroquin cachou. Premier tirage. 52 compositions en noir, in et hors texte, de Georges Rochegrosse. Exemplaire hors commerce sur vélin de cuve comportant 2 états supplémentaires des gravures, avec remarques, une pour les eaux-fortes pures et une pour les eaux-fortes avant la lettre.

24 mars 2010

Walasse Ting le flambloyant

Walasse Ting, artiste américain d'origine chinoise, est né à Shanghai en 1929. En 1946, il quitte la Chine pour Hong-Kong puis s'installe à Paris en 1952. Il se rapproche du mouvement avant-gardiste CoBrA. En 1957, il s'installe à New-York et subit l'influence du Pop Art. Il participera notamment à la publication de One Cent Life, ouvrage illustré majeur de l'Art Moderne. Walasse Ting, maître de l'acrylique, a un style caractéristique : palette très colorée, intensité de la lumière. En 1958, Ting écrit une série de poèmes, My Shit and My Love, qui seront publié pour la première fois en 1961 par la Galerie Smith de Bruxelles.

JUST LOVE

I live white skeleton
Meet love
Blood jump
Rain flood night
We drink three thousand wine cup
Make one million love
Ten Thousand paintings
Sex cyclone
Conquers fire :
Six suns crash
Nine volcanoes spit
Seven oceans leap
Ninety nine dragons roar
Eight thousand thunders open in one second
Life great happy
Death not sad
Why I tremble?
Walasse Ting - in My Shit and My Love - 1961




Actuellement, la librairie Loliée propose :
  • TING (Wallasse). My Shit And My Love. 10 poems. Bruxelles, Galerie Smith, novembre 1961, in-4, agrafé, couverture illustrée. Première publication de Wallasse Ting, contenant 2 lithographies originales en couleurs. Tirage limité à 1099 exemplaires.

03 mars 2010

Dorothea Tanning : une femme surréaliste

Née en 1910, Dorothea Tanning quitte sa famille en 1930 pour suivre les cours de l'académie des Arts de Chicago. Elle s'installe ensuite à New York et réalise des travaux publicitaires. Elle est fortement marquée par l'exposition de 1936 "Fantastic-art, Dada, Surrealism" et rejoint en 1942 le groupe de New-York mené par André Breton en exil. Elle rencontre ainsi Max Ernst, alors marié à Peggy Guggenheim. Elle deviendra, en 1946, la quatrième femme de l'artiste allemand, au cours d'une double cérémonie qui unit Man Ray à la danseuse Juliet Browner. En 1953, Ernst et Tanning s'installent en France. Deux ans après la mort de Max Ersnt en 1976, Dorothea Tanning retourne vivre à New York.
Son œuvre ancrée dans le surréalisme, se concentre plus particulièrement, à partir des années 50, sur les représentations de la femme, de la muse. En 1974, une rétrospective est réalisée au Centre Pompidou par Pontus Hultén.

A bientôt 100 ans, Dorothea Tanning est l'un des derniers membres vivants du mouvement surréaliste.
(source: dorotheatanning.org)

Actuellement, la librairie Loliée propose :
  • Tanning (Dorothea) - Sartoris (Ramon). Three Plays. S.l [Washington], The Black Sun Press, 1944, in-4, cartonnage d’édition. Édition originale ornée de trois dessins originaux à pleine pages de Dorothea Tanning. Exemplaire enrichi d’un bel envoi autographe signée de Dorothea Tanning à Paul Eluard.