24 décembre 2009

Le Comte de Gobineau : observateur attentif de son temps


Homme remarquable par son abondante production littéraire, Joseph Arthur de Gobineau (1816-1882) entre en politique avec l'appui d'Alexis de Tocqueville qui le nomme chef de son cabinet aux ministère des Affaires étrangères. Il mène par la suite une carrière de diplomate, affecté à la Perse, la Grèce, le Brésil et la Suède. Gobineau écrit beaucoup : poèmes, articles, roman, nouvelles. Il s'attire l'admiration de quelques contemporains, notamment Richard Wagner. Mais la reconnaissance publique ne vient pas. C'est son Essai sur l'inégalité des races humaines qui lui apporte une renommée posthume. Les mouvements européens raciste de la fin du XIXe siècle s'empare de l'ouvrage, emprunte et détourne une large partie de l'idéologie de Gobineau qui est, de fait, marqué comme un des pères fondateurs de la pensées raciale. Cette réputation entache le reste de son œuvre pourtant très variée. Plus qu'un historien, Gobineau apparaît aujourd'hui comme un auteur lyrique et romantique, à rapprocher d'un Stendhal ou d'un Mérimée.

Actuellement, la librairie Loliée propose :
  • Gobineau (Comte de). Céphanolie, Naxie et Terre-neuve. Souvenirs de voyage. Le Mouchoir rouge - Akrivie Phrangopoulo - La Chasse au caribou. Paris, Plon, 1897, in-12, demi-maroquin bleu à coins, dos à nerfs, non rogné, couverture et dos conservés (Vermorel). Edition originale.
  • Gobineau (Comte de). Essai sur l’Inégalité des races humaines. Paris, Firmin-Didot et Cie, 1884, 2 volumes in-12, demi toile verte, dos lisse, pièce de titre en maroquin rouge. Deuxième édition.
  • [Gobineau (Comte de)] - Dreyfus (Robert). La Vie et les Prophéties du Comte de Gobineau. Paris, Cahier de la Quinzaine, Seizième cahier de la sixième série, 1905, in-12, bradel demi percaline, dos lisse orné d’un fleuron doré, pièces de titre en maroquin rouge, non rogné. Exemplaire enrichi d’un envoi autographe signé de l’auteur à Marcel Bontemps.
  • Gobineau (Comte de). La Fleur d’or. Paris, Grasset, « Les Cahiers Verts », 1923, in-12, broché. Exemplaire sur vergé bouffant.

17 décembre 2009

Les signes d'Olivier Debré

Figure de la peinture abstraite, Olivier Debré (1920-1999) est formé à l'école des Beaux-Arts de Paris. Il intègre l’atelier d’architecture dirigé par son oncle et fréquente celui de Le Corbusier. Il réalise ses premières toiles vers 1943, sous l'influence de Picasso. Après la guerre, il rencontre l'avant-garde : Serge Poliakoff, Nicolas de Staël, Pierre Soulages. Son œuvre, jusqu'alors encore figurative, glisse vers une technique abstraite, basée sur la construction d'aplats de couleurs. Fortement inspiré par la nature (tempête, typhon), la démarche de l'artiste est de matérialiser, en supprimant toute représentation réaliste, les sensations de ces manifestations violentes : « Je me défends d’être un paysagiste. Je traduis l’émotion qui est en moi devant le paysage… Ce n’est pas ma volonté qui intervient mais l’émotion qui me domine. Je ne suis sincère que dans le choc, l’élan. » Outre la peinture, Olivier Debré se passionne pour l'architecture. Il réalise, entre autres, les rideaux de scène de la Comédie-Française, l’Opéra de Hong Kong et l’Opéra de Shanghai. Il collabore avec la chorégraphe Carolyn Carlson pour qui il réalise les décors, et les costumes du ballet "Signes" dont le thème est inspiré de sa peinture.
(sources : Evene, Wikipedia)



Actuellement, la librairie Loliée propose :

  • Debré (Olivier) - Jamme (Franck André). Pour les Simples. Illustrations de Olivier Debré. Montpellier, Fata Morgana, 1987, in-8, en feuilles, couverture rempliée imprimée en vert et noir.Édition originale. Un des 50 premiers exemplaires sur vélin d’Arches comportant deux gravures originales signées d’Olivier Debré.
  • Debré (Olivier) - Marester (Guy). Une Nuit qui n’aura pas de fin. Encres de Olivier Debré. Paris, Bernard Dumerchez, 2005, in-8 carré, en feuilles. Édition originale ornée de 7 encres par Olivier Debré. Tirage limité 525 exemplaires, celui-ci un des 75 premiers sur Arches.

11 décembre 2009

Zürn / Bellmer : Sombre Printemps


Compagne du poète Hans Bellmer, Unica Zürn, née à Berlin en 1916, a mené avec l'artiste surréaliste rencontré en 1959, une relation houleuse marquée par divers internements en cliniques psychiatriques. C'est de l'appartement de Bellmer qu'Unica se défenestra en 1970. Femme fragile, Unica Zürn qualifie son enfance de merveilleuse. Elle reste pourtant marquée par le divorce de ses parents, et la perte de la maison familiale, dans laquelle son père, écrivain, collectionnait les objets ramenés de ses voyages. "Sombre Printemps est un récit de ses impressions d'enfance, poussées jusqu'à leurs conséquences tragiques. Entre un père bien aimé mais lointain et une mère détestée, la petite fille va apprendre à connaître le monde des adultes, et s'initier à la sexualité horrifiante et fascinante, puis à l'amour fou, qui la conduira au suicide" (biographie, édition Belfont -1971).



Actuellement, la librairie Loliée propose :
  • [Bellmer (Hans)] - Zürn (Unica). Sombre Printemps. Traduit de l’allemand par Ruth Henry et Robert Valançay. Burin original de Hans Bellmer. Paris, Pierre Belfond, collection des « Cahiers du regard », 1970, in-folio, en feuilles, emboîtage d’éditeur. Édition originale de la traduction française ornée en frontispice d’une gravure originale de Hans Bellmer, numérotée et signée. Tirage à 170 exemplaires sur grand vélin d’Arches, celui-ci hors commerce, comportant une suite sur Japon nacré de la gravure, numéroté et signée.
  • [Bellmer (Hans)] - Zürn (Unica). Sombre Printemps. Traduit de l’allemand par Ruth Henry et Robert Valançay. Paris, Belfont, « Cahiers du Regard », 1971, fin in-8, broché. Édition originale courante de la traduction française ornée en frontiscipce de la reproduction de la gravure de Bellmer.


03 décembre 2009

Les arabesques de Mucha

D'origine slave, Alfons Mucha (1860-1939) se forme à Vienne puis à Munich avant de s'installer à Paris où il se fait un nom en réalisant des illustrations de revues, journaux et livres. Sarah Bernhardt, séduite par son style, assure la réputation de l'artiste : de 1894 à 1900, Mucha devient le créateur exclusif de ses affiches. Fort d'une importante production (dessins, pastels, sculptures, objets, bijoux), Mucha s'impose comme le maître de l'Art Nouveau. En 1900, il crée un décor spectaculaire pour le pavillon de Bosnie-Herzégovine à l'Exposition Universelle et y obtient la médaille d'argent. Il poursuit ses activités d'affichiste et signe les réclames de grandes marques, comme Moët et Chandon ou Nestlé. Entre 1912 et 1926, Mucha met son talent au service d'un projet monumental à la gloire du peuple slave. Croyant et humaniste, Mucha pense que l'art peut participer à l'élévation spirituelle de l'âme. Il lève des fonds auprès de riches industriels américains et obtient notamment le soutien de Charles R. Crane qui investit dans cette Epopée des slaves, composée de 20 tableaux couvrant près de 1000 mètres carrés de toile peinte. L'œuvre gigantesque apporte un témoignage important sur la montée du nationalisme en Europe. Installé en Tchécoslovaquie depuis 1910, Mucha participe à la naissance de la République tchécoslovaque en 1918. Il dessine les armes de cette nouvelle nation, les timbres, les billets de banque. En 1939, le pays est occupée par l'Allemagne et la République prend fin. Mucha, franc-maçon, est inquiété par la Gestapo. Il s'éteint peu après, en juillet de la même année. Après la guerre, oubliée des communistes qui n'apprécie pas cet "art bourgeois", l'œuvre de Mucha est finalement redécouverte dans les années 60.

Publié en 1900, les Cloches de Noël et de Pâques, recueil de trois légendes d'Emile Gebhart, est représentatif de l'art de l'arabesque de l'artiste qui encadre le texte de nombreuses ornements floraux.
(source : Wikipedia, Mucha museum)

Actuellement, la librairie Loliée propose :
  • Mucha (Alphonse) - Gebhart (Émile). Cloches de Noël et de Pâques. Illustrations et décoration par A. Mucha. Paris, Champenois, Piazza, 1900, in-4, broché, emboîtage de percaline verte d’éditeur. Édition ornée à chaque page d’illustrations par Mucha. Tirage limité à 252 exemplaires. Un des 35 exemplaires sur Japon, celui-ci enrichi d’une suite en noir sur Chine.