29 septembre 2011

John Lennon et Yoko Ono : He Stands In The Desert Counting the Seconds of His Life


Ce photogramme est extrait du Film de Jonas Mekas He Stands in a Desert Counting the Seconds of His Life (1965/1986) présenté en 1986 au festival du film de Berlin. Le film expérimental est composé de 100 tableaux qui ne durent pas plus de 2 minutes. Le couple John Lennon et Yoko Ono prient devant l'objectif d'un polaroïd. Le cliché fut envoyé à l'artiste et galleriste Georges Maciunas, d'origine lituanienne tout comme Mekas, pour le supplier de venir à leur party. A l'époque Maciunas, principal fondateur du mouvement Fluxus,  collabore avec l'ex-Beatles et sa compagne.

Actuellement, la librairie Loliée propose : 
  • [FLUXUS] Lennon (John) et Ono(Yoko). Photogramme original du film He Stands in a Desert Counting the Seconds of His Life de Jonas Mekas. Tirage des années 80, 20 x 25.5 cm. Étiquette descriptive au dos.

14 septembre 2011

Alberto Moravia, pourvoyeur de fables

Alberto Moravia  (1907-1990) est une figure emblématique de la littérature moderne qui aura marqué les années 50 et 60. Atteint de tuberculose, il n'aura jamais fini ses études. Peut-être est-ce ce qui explique sa soif de savoir. Il aura appréhendé les grands courants (surréalisme, existentialisme, psychanalyse) et dépoussiéré la littérature, faisant parfois scandale, pour aborder trois grandes thématiques : le fascisme, la bourgeoisie et les rapports hommes/femmes. Son œuvre trouve une résonance toute particulière auprès des cinéastes qui relaient la richesse de son regard sur la société : La Ciociara (1960) de De Sica, Le Mépris (1963) de Godard ou encore Le Conformiste (1970) de Bertolucci.


Paru en Italie en 1941, Le Quadrille des masques (La Mascherata), est une farce dans laquelle Moravia, mêlant amour d’opérettes et dictature, critique le fascisme mussolinien (voir le résumé Gallimard ci-après) :
Le général Téréso détestait la duchesse Gorina, en qui il voyait s'incarner tout l'orgueil, l'ignorance, la corruption et la vanité de l'ancienne noblesse du pays. Invité par Gorina à une réception, il fit sa réponse habituelle : à son grand regret, les affaires de l'État lui interdisaient de s'offrir des distractions dans le genre de celle qu'on lui proposait.
La duchesse, impassible et hautaine, laissa tomber distraitement que ce refus désolerait certainement la marquise Fausta Sanchez, qui espérait le rencontrer à cette fête.
Téréso qui depuis des mois poursuivait en vain Fausta sentit, à ce nom, son cœur, malgré son âge et son expérience battre à coups juvéniles dans sa poitrine.
"J'ai compris", pensa Téréso, "le prix de Fausta, c'est d'abord ma participation à la fête".
Plus l'intrigue avance et plus le quadrille glisse vers la danse macabre. La satire est sans fard et le livre fut censuré. Il faudra attendre 1950 pour que l'ouvrage paraisse en France.

Plus tardif (1967 pour l'Italie et 1968 pour la France), Une Chose est une chose (Una Cosa e une cosa) est un recueil de nouvelles dans lequel s'exprime la dimension caricaturale de Moravia, parfois jusqu'au surréalisme. Ainsi dans "La Loi des Lois", le protagoniste, Ettore, a l'impression qu'une bombe a explosé dans sa tête. Si aucun changement extérieur ne se manifeste, lui ne peut plus faire quoi que ce soit à moins de trouver une loi, ou une règle, ou une norme lui indiquant la façon dont il doit se comporter.

Dans une de ses dernières entrevues, donnée au Magazine Littéraire en Novembre 1990, Moravia rappelle avec simplicité : "Mon but est d'écrire une fable et, en approfondissant cette fable, j'entre en contact avec la culture de l'époque".

Actuellement, la librairie Loliée propose : 
  • Moravia (Alberto). Le Quadrille des masques (La Mascherata). Traduit de l’italien par Armand Pierhal et Viviana Paques. Roman.  Paris, Gallimard "Du monde entier", 1950, in-12, broché. Édition originale de la traduction. Un des 250 exemplaires sur vélin pur fil Lafuma, seul tirage en grand papier.
  • Moravia (Alberto). Une Chose est une chose. Nouvelles.  Traduit de l’italien parSimone de Vergennes. Roman.  Paris, Flammarion "Lettres Etragnères", 1968, in-8, broché. Édition originale de la traduction. Un des 30 exemplaires sur vélin Alfa, seul tirage en grand papier.

01 septembre 2011

Chantiers : la revue carcassonnaise de Joë Bousquet

C'est dans la pénombre de sa chambre où il vit cloîtré que Joë Bousquet (1897-1950) lance la revue Chantiers en 1928. A l'initative de cette publication régionale, deux amis de toujours : le poète d'expression classique François-Paul Alibert  et le philosophe Claude Estève qui enseigne au lycée de la ville. Collaborent à la revue les amis de Carcassonne Ferdinand Alquié, Henri Féraud, Maurice Nogué et bien sûr René Nelli qui en est le directeur ; mais aussi ceux de la capitale Paul Eluard , Michel Leiris.

Si la filiation avec le surréalisme marque l'esprit initial de la revue, les influences se multiplient au contact d'autres parutions comme Les Cahiers de l’Etoile de Carlo Suarès, Le Grand Jeu de René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte et évidemment les Cahiers du Sud de Jean Ballard et André Gaillard.

En 9 numéros et presque deux années, Chantiers proposera une variétés de styles, mixant les différents courants de l'époque. 

Actuellement, la librairie loliée propose : 
  • [REVUE] Chantiers. N°1 à 9, janvier 1928 – juillet 1930. Carcassonne, [dépôt général : Paris, Gallimard], 9 numéros reliés en un fort volume in-4, demi-maroquin noir, dos lisse, non rogné, couvertures pour 5 numéros (A. Lobstein). Ensemble complet des 9 numéros dont 4 en fac-similé de cette rare revue dirigée par René Nelli et Joë Bousquet.