28 mai 2008

Les années vingt de Géo A. Drains

Géo Drains, peintre et illustrateur belge, est surtout connu des bibliophiles pour ses travaux parus aux éditions du Sagittaire, chez Simon Kra : Les Complaintes de Jules Laforgue, Le Bordel de Venise du Marquis de Sade, aux illustrations scandaleusement érotiques que Drains signa sous le pseudonyme de Couperyn. Proche du jeune André Malraux qui dirigea la collection du Sagittaire, Drains participe à créer et imager cet univers "farfelu" du tout début des années 20, qui connait l'influence de l'Expressionnisme allemand et voit la naissance du Surréalisme.

L'association d'Alfred Jarry et de Géo Drains sur Gestes, paru en 1920, reflète ce comique grinçant qui saisit la dimension grotesque de la nature humaine. Ainsi, le texte provocateur intitulé "Battre les femmes" digresse sur l'utilisation de femmes en caoutchouc, "matière qui malheureusement se craquèle et "meurt" au bout de trois ans. Mais, il y a temps de femmes "naturelles" qui doivent se réparer tous les jours!".

Actuellement, la librairie Loliée propose :
  • Jarry (Alfred) - Drains (Géo. A.). Gestes suivis des paralipomènes d’Ubu. Paris, Éditions du Sagittaire, 1920, on-16 oblong. Édition originale illustrée de 7 eaux-fortes originales par Geo A. Drains. Exemplaire sur Hollande.

21 mai 2008

Les études lyriques de Banville


Proche de Hugo et de Gautier, ami de Baudelaire qui salua son talent dès la publication de son premier recueil, Les Cariatides, Théodore de Banville s'oppose à la poésie réaliste et rejette la dérive du romantisme vers une style facile et larmoyant. Pour lui, la beauté poétique passe par un travail sans cesse perfectible sur le langage. Il qualifie d'ailleurs ses recueils d'études lyriques. Tant par ses thèmes que par son obsession de la pureté formelle, il devient l'un des chefs de file des Parnassiens. Son œuvre imposante - 17 recueils de poésies, des pièces en vers, des parutions dans des périodiques - reste un modèle pour bon nombre de poètes de la deuxième moitié du 19ième siècle. Il aura notamment une influence déterminante sur Mallarmé, Leconte de Lisle, Verlaine, Catulle Mendès, qu’il recevait régulièrement chez lui. En 1871, il logea même Rimbaud qui, initié à la poésie par la revue le Parnasse contemporain, lui a fait parvenir plusieurs de ses poèmes.


La publication en 1857 des Odes funambulesques marque un tournant dans son style, plus souple, et lui apporte la consécration. Les Nouvelles Odes funambulesques, parues en 1869, contiennent le célèbre poème "Promenade Galante" qui, pour l'anecdote, fut mis en musique par Charles Koechlin.

Actuellement, la librairie Loliée propose :
  • Banville (Théodore de). Nouvelles Odes Funambulesques. Paris, Lemerre, 1869, in-12, broché. Édition originale ornée d’un frontispice de Léopold Flameng. Un des 10 exemplaires sur Hollande (deux états du frontispice).

14 mai 2008

Les Chambres d'Aragon


"Les chambres lettres déchirées
Il en reste des cris éteints le désordre d'avoir
Eté le désordre toujours d'être A partir d'un
Certain jour vivre n'est plus jamais que sur-
vivre
Plus jamais que ce désordre appelé dérisoi-
rement mémoire"
Extrait de Les Chambres, poème du temps qui ne passe pas d'Aragon.

Les Chambres est un recueil poétique tardif publié en 1969. Aragon revient sur une de ses obsessions : le temps et, pour reprendre le titre dans son entier, "le temps qui ne passe pas". Le texte résonne de cette harmonie propre au poète qui, jouant sur la syntaxe, désaccorde le vers traditionnel, flirte avec une prose en suspens.
(A consulter en ligne : Aragon, la mémoire et l'excès d'Olivier Barbarant ).

Actuellement, la librairie Loliée propose :
  • [Man Ray] - Aragon. Les Chambres. Poème du temps qui ne passe pas. Paris, Les Editeurs Français réunis, 1969, in-12 en feuilles, couverture rempliée, étui d'éditeur. Un des 80 exemplaires signé par Aragon et comportant en frontispice une eau-forte originale de Man Ray numérotée et signée.