19 février 2009

La poésie narrative de Robert Desnos

Robert Desnos rejoint André Breton au début du Surréaliste et devient un des membres importants du mouvement. Il raconte ses rêves, écrit et dessine dans un état de transe. Il use de sa technique pour laisser s'exprimer la spontanéité de son inspiration. Il se sent rapidement enfermer par la doctrine de Breton et quitte le groupe en 1930. Son style devient alors moins excentrique. Desnos développe une poésie plus proche de la dure réalité marquée par la seconde guerre mondiale. De cette période date Etat de veille, qui reflète cette forme de poésie narrative particulière à Desnos.

"Poser sa tête sur on oreiller
Et sur cet oreiller dormir
et dormant rêver
A des choses curieuses ou d'avenir,

Rêvant croire à ce qu'on rêve
Et rêvant garder la notion
De la vie qui passe sans trêve
Du soir à l'aube sans rémission.

Ceci est presque normal,
ceci est presque délicieux
Mais je plains ceux,
Qui dorment vite et mal,

Et, mal éveillés, rêvent en marchant.

Ainsi j'ai marché autrefois,
J'ai marché, agi en rêvant,
Prenant les rues pour les allées d'un bois.

Une place pour les rêves
Mais les rêves à leur place."
Rêves - in Etat de veille - 1944

Actuellement, la librairie Loliée propose en éditions originales de Robert Desnos :
  • Deuil pour deuil. Paris, Editions du Sagittaire, les Cahiers Nouveaux, 1924, in-16, broché. Exemplaire sur Rives.
  • Corps et Biens. Paris, N.R.F., 1930, in-8, broché. Un des 109 premiers exemplaires réimposés sur vergé Lafuma.
  • Etat de Veille. 10 gravures au burin par Gaston-Louis Rond. Paris, Pour mes Amis, 1943, in-4, en feuilles, chemise. 10 gravures originales à pleine pages de Gaston-Louis Rond. Un des 20 exemplaires nominatifs réimposés sur Arches comportant un dessin original, 1 suite des eaux-fortes sur Chine et 5 eaux-fortes refusées.
  • Mines de rien. Paris, Broder, 1957, petit in-12, en feuilles, couverture rempliée, chemise et étui d'éditeur. 4 gravures originales en couleurs, hors texte, d’André Masson. Tirage limité à 130 exemplaires sur vélin de Rives, signés par l’illustrateur.
  • Mines de rien. Paris, Broder, 1957, petit in-12, belle reliure par Semet et Plumelle . 4 gravures originales en couleurs, hors texte, d’André Masson. Tirage limité à 130 exemplaires sur vélin de Rives, signés par l’illustrateur. Un des 10 exemplaires de chapelle, non annoncé dans la justification de tirage, enrichi d'une suite en noir, toutes les planches étant justifiées et signés par Masson.

11 février 2009

Les Poésies de Desbordes-Valmore

Au XIXe siècle, la poésie est un genre réservé aux hommes et peu de femmes publient sous leur vrai nom. La plus connue d'entre elles, Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) est une autodidacte. Issue de la petite bourgeoisie ruinée par la Révolution, la jeune femme subsiste en devenant actrice et cantatrice. Après un mariage raté et la mort de son premier fils, elle épouse le comédien Prosper Lachantin, dit Valmore, dont elle aura trois enfants. Elle publie, dès 1819, un premier recueil, Élégies, Marie et Romances. La poétesse ne cesse dès lors d'écrire et arrête sa carrière théâtrale en 1823. Elle gagne rapidement l'admiration des ses pairs dont Balzac, Victor Hugo et Sainte-Beuve. Son inventivité, qui dépoussière le mètre, influence grandement Verlaine.
(sources : wikipédia, Larousse).


"Quand je t'écris à l'ombre du mystère,
Je crois te voir et te parler tout bas;
Mais, je l'avoue, en ce lieu solitaire,
tout est tranquille, et mon cœur ne l'est pas,
Quand je t'écris.

En vain j'écris : quand l'âme est oppressée,
Le temps s'arrête; il n'a plus d'avenir.
Non, loin de toi, je n'ai qu'une pensée,
et mon bonheur n'est plus qu'un souvenir :
En vain j'écris.

Je n'ai plus d'espérance :
Mais je ne voudrais pas, pour tout mon avenir,
perdre le souvenir! "

Le Billet - in Poésies, Boulard, 1830


Actuellement, la librairie Loliée propose :
  • Desbordes-Valmore (Marceline). Poésies. Paris, A. Boulard, 1830, 2 volumes in-8, demi-maroquin bleu à long grain à coins, dos sans nerfs, non rognés, couvertures imprimées et dos conservés (Mercier). Première édition collective, en grande partie originale, ornée de vignettes d’après Deveria, Henri Monnier, Tony Johannot et Pujol. Un des rares exemplaires sur papier vélin fin, contenant 4 figures hors-texte en 3 états, l’eau-forte pure sur vélin et les états avec et avant la lettre sur Chine. Ont été joints deux feuilles manuscrites de la poétesse, une longue pièce de vers autographe et une lettre concernant sa petite fille Ondine.

04 février 2009

Les rêveries de Max Bucaille



Mathématicien de formation, Max Bucaille (1906-1992) rejoint le groupe surréaliste en 1947. Poète collagiste souvent éclipsé par Max Ernst, son œuvre reste pourtant majeure. Dans Le Scaphandrier des rêves, un des ces livres références parus chez G.L.M. en 1950, voici comment le poète Jean Laude, rédacteur de la préface, présente le travail de l'artiste :
"Max Bucaille, puisqu'il s'agit ici de lui, prend une paire de ciseaux et de la colle. Il se munit de vieux ouvrages illustrés et, pour notre plaisir, rêve éveillé. [...] Qui regardera ces images, qui rêvera sur elle, pourra peut-être mieux soutenir dans la réalité les objets qu'il trouve ici composés."


Actuellement, la librairie Loliée propose :
  • Bucaille (Max). Le Scaphandrier des Rêves. Préface de J. Laude. Paris, GLM, 1950, in-12, broché. Édition originale comportant 13 collages, dont la couverture, de Max Bucaille. Tirage limité à 500 exemplaires sur vélin.
  • Bucaille (Max). Entre le Sommeil et le noir. Paris, Le Nyctalope, 1982, plaquette in-12, brochée. Édition originale comportant 7 collages de Max Bucaille.Tirage limité à 333 exemplaires numérotés sur Arches.