
Dans
Les Voix intérieures, recueil paru en
1837, apparait le personnage d’Olympio, double de
Victor Hugo. Cette figure est emblématique de ce que doit représenter le poète, un guide pour le peuple et pour les dirigeants. C'est lui qui voit la vérité, l'avenir et qui est chargé de les transmettre.
André Maurois, dans sa biographie
Olympio ou la Vie de Victor Hugo explique : "Écrire des poèmes d'amour est naturel au jeune homme ; le poète qui approche de la maturité attend de soi-même autre chose. Victor Hugo, entre 1836 et 1840, s'inquiète de ne jouer aucun rôle public. Chanter les bois, le soleil et
Juliette [Drouet], ce fut bien, mais ne saurait remplir toute la vie d'un homme qui veut "être un esprit conducteur". La critique de la
Revue des Deux mondes n'apprécie guère cet Olympio et
Gustave Planche écrit dans le numéro du 15 juillet 1837 : "Il est fâcheux que le nom d'Olympio soit absolument impossible ; mais l'intention de M. Hugo, en créant ce barbarisme, est assez manifeste. Il est évident que, dans sa pensée, l'idée de lui-même s'associe à l'idée du Jupiter Olympien [...] M. Hugo n'est plus capable de clairvoyance, il a trouvé en lui-même un prêtre et un autel..." L'année de la parution des
Voix Intérieures, Hugo fait seul un pèlerinage aux Metz, lieu de ses amours clandestines avec Juliette Drouet. Dans le recueil
Les Rayons et les Ombres, paru en 1840, Hugo utilise à nouveau son double poétique dans "La tristesse d'Olympio". L'éternelle beauté de la nature contraste avec la souvenance du bonheur passé. Avec ces vers, Hugo écrit un monument de la poésie romantique. Mais, comme le précise Maurois : "La critique, pas plus que Juliette Drouet, ne reconnaissait alors la perfection de ce qui lui était jeté avec une magnifique profusion".
(portrait Victor Hugo : © Bibliothèque de l'Assemblée Nationale - photo Irène Andréani)Actuellement, la librairie Loliée propose :