C'est en 1987, avec la publication de son journal, que l'œuvre et le caractère de Catherine Pozzi (1882-1934) sont redécouverts. Issue d'un milieu aristocratique et bourgeois, la jeune femme, brillante, croise dans la demeure familiale José-Maria de Heredia, Paul Bourget. Formée par des précepteurs, elle complète son éducation en passant un an à Oxford. A 25 ans, elle épouse l'auteur dramatique à succès Edouard Bourdet et, de cette union consensuelle, naît un fils, Claude. Un an après la naissance, la jeune mère connaît les premiers symptômes de la tuberculose. Catherine Pozzi reprend ses études et obtient le baccalauréat à l'âge de 37 ans. En 1920, elle entame une relation avec Paul Valéry, qui durera 8 ans. L'importante correspondance entre les deux amants, publiée par Gallimard en 2006, montre la dimension tumultueuse la relation mais aussi l'influence que l'auteur avait sur le travail de Catherine Pozzi. La poétesse meurt à Paris en 1934, minée par la maladie et les drogues.
Parmi ses publications, essentiellement posthumes,on peut relever, outre son journal, ses correspondances avec Jean Paulhan et Rainer Maria Rilke. Si son oeuvre est le reflet d'une époque et de ses compétences, sa poésie, bien que fulgurante, est marquée par un classicisme et une pureté dignes des plus grands. Le recueil Poèmes, publié en 1935, donn à lire six pièces dont le dernier "Nyx" ("nuit" en grec) fut composé d'un seul trait, un mois avant la mort de la poétesse :
Parmi ses publications, essentiellement posthumes,on peut relever, outre son journal, ses correspondances avec Jean Paulhan et Rainer Maria Rilke. Si son oeuvre est le reflet d'une époque et de ses compétences, sa poésie, bien que fulgurante, est marquée par un classicisme et une pureté dignes des plus grands. Le recueil Poèmes, publié en 1935, donn à lire six pièces dont le dernier "Nyx" ("nuit" en grec) fut composé d'un seul trait, un mois avant la mort de la poétesse :
Ô vous mes nuits, ô noires attenduesActuellement, la librairie Loliée propose :
Ô pays fier, ô secrets obstinés
Ô longs regards, ô foudroyantes nues
Ô vol permis outre les cieux fermés.
Ô grand désir, ô surprise épandue
Ô beau parcours de l’esprit enchanté
Ô pire mal, ô grâce descendue
Ô porte ouverte où nul n’avait passé
Je ne sais pas pourquoi je meurs et noie
Avant d’entrer à l’éternel séjour.
Je ne sais pas de qui je suis la proie.
Je ne sais pas de qui je suis l’amour.
- POZZI (Catherine). Poèmes. Paris, Mesures, s.d. [1935], plaquette in-8. Edition originale posthume. Tirage limité à 410 exemplaire, celui-ci un des 10 sur Hollande.