Léon-Paul Fargue (1876-1947), fils d'une couturière et d'un ingénieur qui ne le reconnut qu'à l'adolescence, fut l'élève de Mallarmé dont il fréquentera plus tard le salon littéraire, et eut parmi ses camarades au lycée Henri IV, Alfred Jarry dont il fut très proche. Beau jeune homme, il mène à la manière d'un Baudelaire une vie de bohème, apprécié pour son humour et son sens de l'observation. Son premier recueil Poèmes, paru en 1905, dénote sa virtuosité et aussi sa gravité (la reconnaissance tardive de son père puis son décès le marqueront profondément). En 1911, est publié Tancrède, un roman poétique écrit des années plus tôt. Fargue, réformé, ne fait pas la guerre de 1914-1918. Il se rapproche des Surréalistes sans rejoindre le groupe. Il fonde avec P. Valéry et V. Larbaud la revue littéraire Commerce. Parisien dans l'âme, il écrit également des chroniques sur la capitale. En 1941 paraît Haute Solitude, un de ses plus beaux textes, dans lequel l'auteur dépeint une solitude oppressante noyée dans l'alcool :
Toute cette vie vécue, éparpillée, fondue, qui se retourne quand je me retourne, qui se baisse quand je me baisse, qui s’endort quand je m’endors. Je la revois souvent, souvent, je la reçois comme un élancement, et je m’y perds, comblé d’espérances instantanées qui m’assaillent et me quittent.
En 1935, Fargue épouse Chériane, une artiste peintre, qui s'occupera de lui lorsque, en 1943, il est frappé d'hémiplégie. Fargue ne cesse pas d'écrire. Méandres publié un an avant sa mort, raconte avec une verve lyrique et pittoresque le Paris des années 20 et de la Libération.
(sources : wikipedia, association Léon-Paul Fargue)
Actuellement, la librairie Loliée propose les éditions originales suivantes de L.-P. Fargue :
- Haute Solitude. Paris, Éditions Emile-Paul Frères, collection l’Émilienne 1941, in-12, broché. Un des 20 exemplaires sur Hollande.
- Pour la musique. Tancrède suivie de Ludions. Paris, Gallimard collection « Métamorphoses », 1943, in-12, broché. Un des 2200 exemplaires sur Châtaignier. Exemplaire enrichi d’un bel envoi autographe signé de l’auteur à l’écrivain et critique Maurice Saillet, « Satrape » du Collège de Pataphysique. Annotations de la main de Saillet in texte. Bien complet du bandeau d’éditeur.
- Méandres. Genève - Paris - Montréal, Éditions du Milieu du Monde, 1946, in-12, demi-maroquin tabac, dos lisse, tête dorée, non rogné, couverture et dos conservés. Tirage à 145 exemplaires, celui-ci un des 130 sur volumineux blanc spécial.
- Dîners de Lune. Paris, Gallimard, 1952, in-12, broché. Un des 25 premiers exemplaires sur Hollande.
- Pour La Peinture. Paris, Gallimard, 1955, in-12, broché. Un des 25 premiers exemplaires sur Hollande.