21 janvier 2010

La Varende ou la nostalgie de la noblesse

Jean-Balthazar Mallard vicomte de La Varende (1887-1959), issu d'une ancienne famille normande, est né au château ancestral du Chamblac, en Pays d'Ouche. L'année de sa naissance, son père meurt et sa mère, bretonne, retourne à Rennes. La Varende est élevé par son grand-père, l'amiral de Langle. Ne pouvant être marin à cause d'un cœur fragile, il entre aux Beaux-Arts de Paris. Au retour de la guerre de 1914-1918 où il est mobilisé comme infirmier puis brancardier, il s'installe au château de Chamblac. Il construit une collection de maquettes de navires, entretient sa propriété, se marie et se met écrire, des nouvelles puis des romans. S'il produit beaucoup, il parvient difficilement à se faire publier. Son premier succès vient en 1937, avec la réédition chez Plon de Nez-de-cuir, gentilhomme d'amour paru l'année précédente chez Maugard, éditeur rouennais. La Varende y dresse le portrait d'un comte blessé au visage pendant la guerre de 1814, devenu un Don Juan local qui tombe amoureux de la seule femme qui lui résiste. Avec Le Centaure de Dieu, il obtient le Grand Prix du roman de l'Académie Française en 1938. La Varende construit une œuvre certes régionaliste, mais aussi épique emplie de grandes figures héroïques. Il écrit également de nombreux ouvrages historiques. En 1939, alors que la deuxième guerre éclate, il perd son épouse. La Varende, se retire dans son château, publie des nouvelles dans des journaux pour la plupart collaborationnistes. En 1941, il entre à l'Académie Goncourt mais démissionne deux ans plus tard, évitant une probable exclusion. La Varende se voit reproché une sympathie pour l'Allemagne nazie. Homme intransigeant, il a toujours affirmé ses convictions royalistes, sans pour autant se compromettre avec le gouvernement de Vichy. Nostalgique d'une époque révolue, il a écrit sur ses passions : la Normandie, la mer et la noblesse.

Actuellement la librairie Loliée propose les éditions originales suivantes :
  • Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour. Rouen, Maugard, 1936, in-4, demi-maroquin havane à coins, dos à nerfs orné de croisillons dorés, tête dorée, couverture et dos conservés (Huser). Exemplaire sur vergé teinté.
  • Le Centaure de Dieu. Roman. Paris, Grasset, 1938, in-12, broché. Un des 75 exemplaire sur pur fil, celui-ci nominatif.
  • Le Roi d'Ecosse (Provinciale). Paris, grasset, 1941, broché. Un des 13 premiers exemplaires sur Japon impérial.
  • L'Homme aux gants de toile. Paris, Grasset, 1943, in-12, broché. Un des 30 exemplaires sur vélin pur chiffon. Frontispice en camaïeu de Louis-Joseph Soulas.
  • Indulgence plénière. Paris, Grasset, in-12, broché. Un des 52 exemplaire sur Montval.
  • La Dernière fête. Paris, Flammarion, 1953, fort in-12, broché. Un des 145 premiers exemplaires sur pur fil d'Arches, celui-ci tiré pour la société des bibliophiles "Les Amis des Beaux-Livres".