12 mai 2010

Saint-Denys et les premières théories sur le rêve

Marie-Jean-Léon Le Coq, Baron d'Hervey de Juchereau, Marquis de Saint-Denys (1822 – 1892), sinologue, publia en 1867 de manière anonyme un ouvrage singulier : Les Rêves et les moyens de les diriger. Avant-gardiste, le marquis de St-Denys décrit des rêves dans lesquels le rêveur a conscience de rêver et propose des techniques pour contrôler ces rêves. Dès l'âge de 13 ans, l’auteur commence à tenir un journal. Il remarque des lacunes dans le déroulement de ses rêves. Après six mois d'exercice, il réussit à pallier les trous de sa mémoire onirique. Pour lui, les images de nos rêves proviennent de clichés-souvenirs, la mémoire fonctionnant comme un appareil photo. L'esprit combine ensuite, pendant le sommeil, ces différents clichés-souvenirs. Par la pratique, le Marquis de St-Denys parvient à contrôler ses rêves dit "lucides".
Cet ouvrage constitue une des toutes premières recherches sérieuses sur le sujet. Marcel Proust s'en serait inspiré pour décrire certains passage de A la recherche du temps perdu. En 1899, les travaux du sinologue seront cités par Sigmund Freud dans son Inteprétation des rêves. L'ouvrage influencera aussi les surréalistes et André Breton qui le cite dans les premières pages des Vases communicants.

Actuellement, la librairie Loliée propose :
  • St-Denys (Marie-Jean-Léon Le Coq, baron d'Hervey de Juchereau, Marquis de). Les Rêves et les Moyens de les diriger. Observations pratiques. Paris, Amyot Éditeur, 1867, in-8, Bradel demi-vélin crème, dos lisse, pièce de titre de maroquin rouge, couverture conservée (Paul Vié). Édition originale. Frontispice en couleurs. De la bibliothèque d'Anatole France avec une note manuscrite.